Les liens entre l’immuable et le mouvement, le mort et le vivant ne sont pas tels qu’ils devraient être et se teintent de fantastique dans les photographies de Lucie Belarbi. Comme une collection d’objets disparates ou un cabinet de curiosités de l’intime, ses fragments disent le décalage entre une forme de fiction et une réalité proche du rêve, où le corps dessine des lignes invisibles. Le grain des images, les couleurs saturées, transformées ou effacées, nous rappellent que c’est de manière organique, comme matière, que la photographie s’élabore, dans une perception troublée où le dessin s’invite. Dans ces natures mortes qui mettent en scène du vivant, ces fragments organiques qui semblent, tels des ex-voto, revêtir un sens sacré, la matière photographique dessine en creux une absence mais aussi un lien vital à la nature, aux êtres et à la mémoire.
Marguerite Demoëte, Mai 2019
-